sun-791524-pixabay.jpgMauvaise nouvelle : nous bronzons parce que notre peau n'aime pas le soleil !
On conseille donc (fortement) à tous de sortir avec une bonne couche de crème solaire.
Mais que contiennent les crèmes solaires ?
Et nous protègent-elles vraiment ?
 
Lumière du Soleil et bronzage

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Dans la grande famille des ondes que le Soleil nous envoie, certaines sont visibles (la lumière visible et ses couleurs), d'autres nous chauffent (les rayons infrarouges) et une petite partie nous fait bronzer : les rayons ultraviolets, les fameux UV !

Face aux UV qui l'agressent, notre peau se fabrique un bouclier de grosses molécules brunes appelées mélanine pour atténuer le carnage annoncé : le bronzage, dont le but n'est pas de faire joli mais d'absorber les UV et de freiner ainsi leur passage dans la peau.

Mais le bronzage n'est ni immédiat (il faut plusieurs heures au minimum), ni à toute épreuve contre les UV !

 
SOS crème solaire !

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Limiter les méfaits des ultraviolets est certainement une bonne idée pour la santé future de votre peau.

Sans dramatiser, il faut au moins la protéger le temps pendant qu'elle fabrique son bronzage protecteur.
Mais, même après, un peu d'aide pour lutter contre les UV n'est pas inutile car ils franchissent toujours un peu le bronzage.

La protection d'une crème solaire dépend de son indice (indice de protection solaire ou IPS, appelé aussi FPS, facteur de protection solaire ou encore SPF, pour sunburn protection factor, en anglais) : plus il est élevé, mieux elle protège.

L'indice est le rapport entre le temps nécessaire pour avoir un coup de soleil avec et sans la crème solaire.
Si vous avez un coup de soleil au bout de 10 minutes sans crème solaire, une crème IP 20 signifie que vous aurez le même coup de soleil après 20 x 10 minutes (donc 3 h20) avec la crème.

Mais les chiffres indiqués sur les tubes proviennent de tests en laboratoire, en appliquant 2 mg de crème solaire par cm2 de peau : cela revient à utiliser le quart d'un tube de crème en une seule application. Ce qu'on ne fait jamais !

Pour être sûr d'être protégé, quelque soit l'indice (au dessus de 15, au moins) il faut remettre de la crème toutes les heures.

Mais, attention, l'indice d'une crème solaire n'est pas tout !

L'étiquette mentionne aussi si elle arrête-t-elle les UV A et les UV B, si elle résiste à un bain,...

Une crème qui bloque tous les UV B (les plus traîtres) est utile quels que soient le bronzage ou la couleur naturelle de la peau.

Pour les UVA, c'est à vous de juger :

  • si la crème bloque tous les UVA, la peau ne changera pas de couleur du tout... vous ne bronzerez pas du tout
  • si elle laisse passer une partie des UVA, la peau bronzera tout de même, mais moins puisque les UV B sont bloqués.

Une crème solaire à la loupe

Pour empêcher les UV de traverser la peau, il y a deux tactiques : former un barrage infranchissable ou les laisser passer mais "détourner" leurs rayonnement.

creme_solaire_tube_100x.gifPour former un barrage infranchissable, vous avez le choix entre

  • porter un anorak bien épais (un T-shirt en coton n'est pas suffisant).
    Mais vous aurez l'air - disons... - original sur une plage où il fait 25 degrés
  • vous tartiner d'une couche épaisse de crème dite "minérale" (souvent estampillée "bio").
    Ces crèmes contiennent beaucoup de talc, d'oxyde de zinc (ZnO) ou de dioxyde de titane (TiO2), qui bloquent le passage des UV. Très opaques, elles ressemblent un peu à de la terre glaise blanche : c'est efficace, mais peu discret.

L'option "laisser passer mais détourner les UV"
est la plus répandue dans les crèmes solaires du commerce.
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Ces crèmes sont des émulsions, c'est-à-dire des mélanges d'huile et d'eau.

Elles contiennent en général 95% de produits qui hydratent la peau et sentent bon...
les 5 % restants sont les molécules chargées de "neutraliser les UV" avant qu'ils ne rentrent dans la peau.

Pour cela, on utilise des filtres chimiques, dits chromophores, ou des nanoparticules des minéraux cités plus haut.

Sous forme de minuscule grains d'environ 100 nanomètres de rayon, ils dispersent et absorbent aussi le rayonnement ultraviolet mais la crème est transparente.

Nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2)


Oups...

Filtres chimiques et nanoparticules sont efficaces contre les coups de soleil mais ils sont aussi très polluants et certains sont nocifs pour la santé !

On ne connait pas encore précisément l'effet à long terme des nanoparticules sur l'environnement car elles ne sont produites en quantité que depuis quelques années. Mais il y a fort à parier que Dame Nature ne supportera pas longtemps ces intrus minuscules capables de s'immiscer dans les cellules des êtres vivants !

Et côté effets sur le corps humain, c'est inquiétant.

Une étude française de 2011 a montré que des doses massives de nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) pourraient traverser la barrière hémato-encéphalique qui protège notre cerveau.

Et on sait déjà que les perturbateurs endocriniens (très souvent présents dans les crèmes solaires ! ) nuisent aux équilibres de toutes les espèces animales terrestres.

Evidemment, le premier touché par les composants d'une crème solaire est celui qui se tartine de crème. Mais pas seulement : en se baignant, on disperse les produits dans l'eau. Et que ce soit dans la mer ou dans une piscine, c'est pareil : l'eau finit toujours par retourner à la mer un jour... or  les nanoparticules ne sont pas (ou très très peu) filtrées par les stations d'épuration.

Quantité d'espèce marines ont déjà du mal à se reproduire parce que l'équilibre entre le nombre de femelles et le nombre de mâles est perturbé par les perturbateurs endocrinens produits par l'homme.

 

 Alors, crème ou pas crème ?

Finalement, comme toujours, tout est dans la mesure.

Passer des heures sous un soleil de plomb en juillet alors qu'on a passé ses journées à l'ombre pendant des mois est mauvais pour la peau, "protégée" ou pas.

Mieux vaut l'acclimater progressivement au soleil dès le printemps pour qu'elle est le temps de bronzer.

Quant aux crèmes : faites au mieux !


Mais évitez :

  • les pulvérisateurs (on respire le produit en l'appliquant et ils ne couvrent pas bien la peau)
  • les indices supérieurs à 50 (qui vous feraient sentir "hyper protégés, et donc imprudents) : entre 30 et 50, c'est suffisant
  • les crèmes (nombreuses ! ) qui contiennent de l'oxybenzone car c'est une molécule qui perturbe votre système hormonal
  • les crèmes qui contientnent du Retinyl palmitate, qui est soupçonné d'être cancérigène.
  • de vous tartiner de crème juste avant de piquer une tête !

Et souvenez-vous : tout est toujours question de dosage !

Il ne s'agit pas de se priver de soleil ou d'aller sur la plage en combinaison de ski et moonboots... mais simplement de le "consommer" avec modération !

 

Auteur du site

id_vero_2008_50x59.jpgVéronique Parasote
Docteur en physique
Journaliste scientifique

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